Parfois, il est encore possible de consommer certains aliments ayant dépassé la date de péremption sans risque. Cette inscription sur l’emballage n’est en effet bien souvent qu’indicative. Aussi, en se fiant à l’apparence, l’odeur et le goût de l’aliment, on peut rapidement déterminer s’il est possible ou non de le manger et si le goût comme la texture n’ont pas perdu en qualité. Avec des produits tels que le yaourt, on peut ainsi facilement gagner quelques semaines de plus et éviter un gaspillage alimentaire aussi regrettable pour son portemonnaie que pour la planète. Toutefois, d’autres aliments demandent plus de rigueur et un respect très strict de cette indication sur le paquet. Voici donc les aliments sensibles à ne jamais consommer après la date de péremption, car cela peut être dangereux. Poubelle !
DDM ou DLC ? Les dates de péremption des aliments décryptées
Toutes les dates ne se valent pas et n’ont pas les mêmes implications. Il convient donc de faire la distinction entre la date de durabilité minimale (DDM) qui s’accompagnera de la mention « à consommer de préférence avant le… » et la date limite de consommation (DLC) qui portera la mention « À consommer jusqu’au…».
Comme l’indique le site du Gouvernement, « la date limite de consommation (DLC) indique une limite impérative » s’appliquant « à la majorité des produits à conserver au frais qui sont microbiologiquement très périssables. » Pour la DDM, qui remplace la date limite d’utilisation optimale (DLUO), le consommateur peut gérer les aliments avec plus de souplesse. Du moment que l’emballage n’est pas altéré, l’aliment (conserves, café, thé, aliments secs, etc.) pourra encore être consommé sans risque. Il peut en revanche perdre un peu son arôme ou ses qualités gustatives et nutritives, notamment sa teneur en vitamines.
Dans cet article, ce seront donc bien les aliments avec une date de péremption de type DLC que nous aborderons.
Alors, quels aliments ne pas manger après la date de péremption ?
1) La viande rouge et blanche
L’odeur de la viande rouge ou de la viande blanche périmée devient rapidement désagréable. Par ailleurs, elle peut se parer d’une teinte brunâtre et d’une texture visqueuse lorsqu’elle est moins fraîche, notamment en ce qui concerne la volaille (poulet, dinde…) qui peut aussi relâcher du jus malodorant. Dans ce cas et au moindre doute, mieux vaut éviter de consommer la barquette, car les viandes font partie des aliments qui risquent le plus d’occasionner des troubles digestifs, une intoxication alimentaire grave ou une infection bactérienne sévère (salmonellose, listeria, etc.). En effet, toutes les bactéries ne mourront pas à la cuisson, aussi longue et chaude soit-elle.
Rappelons en outre que la viande en boucherie doit se consommer encore plus rapidement, voire dans les douze heures maximum dans le cas de la viande hachée, la plus fragile de toutes. Pour un maximum de fraîcheur, demandez en outre toujours à votre boucher de la hacher devant vous. Par ailleurs, si vous vous rendez compte que vous ne pourrez pas la manger, il faudra avoir recours à la congélation le plus vite possible après achat et bien vérifier qu’elle n’a jamais été congelée auparavant. Si vous attendez le dernier jour de la date limite de consommation mentionnée sur le packaging, vous pouvez être sûrs que vous allez congeler une viande peu fraîche et donc potentiellement risquée pour votre santé après la décongélation.
2) La charcuterie
Apéro, raclette, pique-nique… Difficile de se passer de charcuterie dans certains cas ! Toutefois, on parle ici de produits très fragiles à base de viande crue. Jambon cuit, boudin, andouillette, pâté, rillettes, saucisses… Après ouverture ou si l’emballage n’est plus intact, consommez-les idéalement dans les deux à trois jours (sans dépasser cinq jours). Pour ce qui est de la charcuterie à la coupe, on considère généralement qu’il faut la consommer le jour même pour un maximum de fraîcheur. Cela peut paraître extrême, mais rappelons que la salmonelle peut se révéler mortelle, surtout dans certains cas sensibles (malades, femmes enceintes, personnes âgées, enfants…). Pour les charcuteries sèches (saucisson sec, boeuf séché, jambon cru, etc.), on peut en revanche se montrer plus souples.
3) Les poissons et fruits de mer
Le poisson et les fruits de mer sont des produits très frais, et donc logés à la même enseigne que la viande. Généralement, les produits achetés chez le poissonnier se consomment préférablement dans les 24 h, voire 48 h pour certains, mais guère plus. Pour éviter des maux de ventre ou une infection à Escherichia coli (E. coli), assurez-vous aussi toujours que le poisson est bien frais avant d’acheter. Et au moindre changement d’odeur ou de couleur, soyez intransigeants ! Votre santé pourrait autrement en pâtir fortement.
4) Les oeufs
La coquille d’oeuf est une protection poreuse qui perd en efficacité au fil du temps. Des attaques microbiennes peuvent alors survenir, avec le risque de tomber malades. En magasin, privilégiez donc toujours des oeufs plein air dont la date de ponte est la plus proche possible. En effet, certaines boîtes restent parfois très longtemps en rayon. Or, un oeuf se consomme généralement sous 28 jours après la ponte. Il faut donc être très attentifs à ce petit détail sur l’emballage ! D’autres recommandations incluent le fait de ne pas consommer un oeuf dont la coquille semble abîmée et il ne faut jamais la nettoyer à l’eau si elle comporte des taches, car cela augmente sa porosité. Mais vous pouvez dans ce cas la brosser ! Découvrez aussi ici des techniques pour tester la fraîcheur des oeufs.
Quid des oeufs cuisinés ? Un jaune ne se conservera que quelques heures. Pour le blanc et les oeufs durs, comptez plutôt 6 à 7 jours dans de bonnes conditions de conservation. Il est aussi possible de congeler le blanc pour étendre cette conservation à un mois. Pensez juste à bien étiqueter le contenant !
5) Le lait et la crème fraîche, des aliments à base de produits laitiers sensibles à la péremption
S’il s’agit de lait pasteurisé ou stérilisé UHT, vous pourrez garder la brique ou la bouteille longtemps après la date de péremption pour peu qu’elle soit restée bien fermée et non gondolée. Une fois ouvert, le lait se consomme sous une semaine maximum en conservation au frigo et environ 24 h à température ambiante. Pour ce qui est de la crème fraîche, il convient de respecter scrupuleusement la date. Par ailleurs, une fois ouvert, le délai de conservation est plus court (d’autant que ce produit ne se congèle pas quand il est cru). En effet, dès l’ouverture, la crème n’est plus stérile et les bactéries s’en donnent à cœur joie. Pour une fraîcheur optimale, mieux vaut la consommer sous deux à trois jours. Par ailleurs, rangez le pot à l’envers pour empêcher l’air d’y entrer, améliorer sa conservation et éviter l’apparition de moisissures.
6) Les jus de fruits frais non pasteurisés
Attention, on ne parle pas ici des briques de jus de fruits non réfrigérées, mais bien des produits non pasteurisés stockés dans des frigidaires ou rayons réfrigérés. Assurez-vous de bien suivre la date de péremption et consommez-les rapidement après l’ouverture (maximum sous cinq jours, pas plus). En effet, en l’absence de pasteurisation, les bactéries et levures se développent vite dans ces boissons très sucrées !
7) Les fromages au lait cru
Brie, roquefort, morbier, mont d’Or, reblochon, etc. Tous ces fromages sont à base de lait cru et sont plus fragiles que les fromages pasteurisés. La pasteurisation réduit en effet les risques de contamination bactérienne, et donc d’infections intestinales pour les amateurs de bon fromage. À moins d’avoir un fromage à pâte dure ou un fromage pasteurisé, préférez suivre les recommandations sur l’emballage. Par ailleurs, soyez particulièrement attentifs au moindre signe de dégradation : changement de couleur ou de texture, odeur plus nauséabonde que d’accoutumée, moisissures… Pour votre santé, ne vous improvisez pas affineur !
En complément, découvrez ici les fromages que vous pouvez congeler (et ceux à éviter).
8) Les plats cuisinés
Dans la plupart des plats cuisinés, on retrouve des sauces, de la crème ou encore de la viande qui sont très périssables. Par ailleurs, les industriels utilisent souvent des ingrédients à la limite de la péremption. Pour toutes ces raisons, mieux vaut ne pas tenter le diable et respecter la date indiquée sur le plat en question. Petit conseil : pour vous y aider, regardez régulièrement la date des aliments et remettez toujours devant, bien en avant ceux qui sont proches de périmer. Cela évite ainsi les mauvaises surprises quand vous vous décidez enfin à les cuisiner. Vous pouvez aussi prévoir un coin du frigo, par exemple un panier, dans lequel vous glisserez les aliments à consommer rapidement, et donc à ne pas oublier ! 😉
9) Les salades et verdures préparées, des aliments pour lesquels il faut respecter la date de péremption
Même si elles semblent bien lavées en usine, ces salades peuvent contenir des bactéries, notamment E. coli. Contrairement aux salades entières, elles sont en effet beaucoup manipulées aux différentes étapes de leur préparation. Il est donc très important de ne pas tarder pour les consommer une fois le sachet ou la barquette ouverts. Par ailleurs, consultez toujours la date limite. Enfin, si elles sont abîmées ou gluantes, ne vous forcez pas à les consommer : ce n’est pas prudent !
10) Les pousses
Les pousses telles que la luzerne ou les fèves germées donnent lieu à une production en conditions tièdes et humides. Cela favorise donc fortement la prolifération bactérienne. Il convient donc de bien les rincer et de respecter la date. Et bien sûr, n’en consommez pas en cas de système immunitaire compromis.
En complément, découvrez ces aliments qui ne périment jamais.